Vous trouverez via le lien ci-dessous la carte touristique élaborée par l’Office de Tourisme du Pays de Thiérache, où sont référencés tous les monuments, les églises fortifiées et le patrimoine culturel à visiter.

Carte touristique Office de tourisme

 

La route des lavoirs sur notre territoire…

Il était courant, jusqu’au début du XXème siècle, de voir des femmes, des lavandières, agenouillées au bord de la rivière, battant, tordant, rinçant le linge de la famille ou de celle qui l’employait. De nombreuses cartes postales anciennes en témoignent ! Si ce travail en plein air était encore accepté par beau temps, il en était tout à fait différent par mauvais temps et en cas de pluie. Et s’il ne passait dans le village, qu’un rû aux berges boueuses ?

Aussi, dans certaines communes, vit-on apparaître de petites constructions abritant un bassin d’eau courante.

Un lavoir est donc un bassin public pour laver le linge. Le lavoir est alimenté en eau soit par une source ou un cours d’eau, en général couvert où les lavandières lavaient le linge. Certains étaient équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment. En pierres, en briques, ou plus modestement en bois ou en torchis, ils méritent d’être conservés.

Un itinéraire des lavoirs de Thiérache vous offre de nombreux points de vue sur le bocage et les églises fortifiées. Au travers de cette route touristique, vous pourrez découvrir une trentaine d’édifices, répartis sur 20 communes. Certains situés au cœur du village sont facilement accessibles, d’autres plus isolés et cachés exigeront de vous une recherche assidue. 

La route des lavoirs

Dépliant la route des lavoirs

 

 

 

 

 

 

ARCHON 

Le lavoir couvert par une toiture à quatre pans d’ardoises naturelles est fermé sur deux cotés. Un mur en briques est percé de deux petites fenêtres. Le pavement en briques et grès supporte un bac en ciment à l’origine creusé dans un tronc d’arbre.

En 2000, le lavoir a été entièrement restauré par la Communauté de communes des Portes de la Thiérache. Douze personnes ont travaillé, en collaboration avec les artisans locaux, à la rénovation de ce patrimoine rural dans le cadre d’un chantier école.

Deux autres lavoirs à ciel ouvert, de type abreuvoir, existent à Archon. Le premier situé en face de l’église est adossé à un talus. Son bac en ciment est soutenu par deux murets en briques. Le second, sur la route de Chéry-lès-Rozoy, n’est plus représenté que par son bac en ciment.

BRUNEHAMEL

La fontaine Sainte-Fortunée, entièrement restaurée en 2004 par la commune, comporte une partie couverte et l’autre à ciel ouvert. Le sol pavé de briques présente trois bacs en pierre bleue reliés les uns aux autres par paliers. Les lavandières travaillaient traditionnellement à genoux au bord des deux longs bassins.

La partie couverte est fermée par un bauchage en aulne sur trois de ses côtés. La toiture à deux pans en ardoises naturelles est soutenue par une robuste charpente en chêne.

Un autre lavoir de type « abreuvoir » se trouve rue de la Fontaine Fleurie, en direction de Parfondeval. Le bassin arrondi en pierre bleue à hauteur de femmes permettait aux « laveuses » de travailler debout. Les pignons en briques, tous deux percés d’un oculus (ouverture ronde) soutiennent une toiture à deux versants en ardoises naturelles. Le dallage est constitué de briques.

 

 

CHAOURSE

Ce lavoir à voûte, unique en Thiérache, doit son nom à la voûte perçant sa façade.

Situé sur l’emplacement de l’ancien château, il fût couvert en 1880. Adossé à un talus, il est entièrement édifié de briques et de pierres blanches de pays. Le toit à quatre pans en ardoises naturelles couvre un large bassin rectangulaire situé à même le sol.

Les lavandières y travaillaient « cul bas » ou à genoux sur des margelles réalisées en pierre bleue.

Grâce au soutien financier de l’État, de la Région et du Département de l’Aisne, cet édifice a pu être restauré en 2004. Après plusieurs mois de travaux, l’intégralité de la voûte et la niche d’origine en fond de bassin ont été remises à jour et éclairées.

Les égouttoirs ont été repositionnés au centre du bassin, afin de rendre au site toute son authenticité.

 

 

CHÉRY-LES-ROZOY

Le lavoir est entièrement clos. Deux petites fenêtres trouent les pignons en briques et offrent un peu de lumière. L’intégralité du sol est également constitué en briques tout comme le fond du bassin.

La toiture à quatre pans est réalisée en ardoises. Les margelles en pierre bleue ont pu être conservées. Des barres d’égouttage en fer ornent toujours les murs.

Une niche située face à la porte abrite la Vierge Marie. À noter que la présence des saints dans les lavoirs était fréquente au XIXème siècle, car les villageois allaient les prier en période d’épidémie ou de sécheresse.

Croyances et légendes…

D’anciennes croyances donnaient à l’eau des vertus purificatrices et curatives. Sainte-Véronique, patronne des blanchisseuses, représente le jour de la « purification de la Vierge ». Lorsqu’un enfant était souffrant, on plongeait ses linges dans l’eau du lavoir. S’ils flottaient, la guérison était proche ; s’ils coulaient, l’enfant était condamné. On dit également que les femmes allaient laver leurs péchés la nuit tombée au lavoir. Des superstitions, des dictons entouraient également ces lieux, il était courant d’entendre :

« Qui coule la lessive le Saint Vendredi, veut la mort de son mari. »

ou

« Qui coule la lessive aux Rogations*, veut faire mourir son patron. »

 

Rogations* : les trois jours précédant le jeudi de l’Ascension.

 

DAGNY-LAMBERCY

Couvert d’un pan d’ardoises naturelles, le lavoir est essentiellement constitué de briques, quant aux pignons, ils sont en bauchage. Une ancienne planche à laver en bois, tout comme les barres d’égouttage sont encore présentes près du bac en pierre.

 

En remontant dans le village, sur la gauche, entre deux habitations, se trouve un second lavoir fermé sur deux côtés par des murs en briques. La toiture, à quatre pans en ardoises, est soutenue par des piliers en chêne. Le large bassin, les murets et le sol sont en briques.

 

La brouette, le battoir, le savon…

Chaque « laveuse » avait son matériel : elle transportait le linge frais dans une brouette ou une hotte jusqu’au lavoir. Une caisse en bois, également appelée « carrosse » ou « garde genoux », remplie de paille ou de chiffons était installée près du bassin. Chacune pouvait se servir pour soulager ses articulations.

Le linge était ensuite étendu sur les pierres bordant le bassin ou selon les endroits sur les planches à laver en bois, parfois individuelles. Pendant de longues heures, les femmes frottaient le linge, munie de savon, d’une brosse, d’un battoir. Une fois rincé, le linge était posé sur les barres d’égouttage, en bois ou en fer.

DOHIS

Déjà couvert au début du XXème siècle, le lavoir de Dohis a résisté aux assauts du temps. Seul un côté a depuis été fermé par des planches. Les murs et le pavement sont en briques.

La toiture à quatre pans en ardoises est soutenue par des piliers en bois, posés sur dés de ciment. Les barres d’égouttage en bois ornent encore la façade.

Un second lavoir, situé rue de la Fontaine (près du carrefour Archon – Parfondeval), est du même type. Une pompe a été installée afin que les agriculteurs puissent utiliser l’eau du lavoir pour leurs troupeaux.

DOLIGNON

Le lavoir a été restauré en 2003 par un chantier école intercommunal

On y accède par quatre marches en briques. Fermé sur deux côtés par un bauchage en aulne, il est couvert d’un toit à quatre pans d’ardoises naturelles que soutiennent une charpente et des piliers en chêne.

Le pavement et le bassin sont en briques, tout comme les murets et les soubassements. Des planches à laver ont été repositionnées autour du bassin rectangulaire.

 

 

GRANDRIEUX

 

LES AUTELS

MONTCORNET

Ce lavoir est composé de trois larges bassins rectangulaires, tous trois identiques : margelles en pierre bleue, côtés en briques et fond des bassins en pierre. Chaque bassin comprend quatre arrivées d’eau.

La présence de plots démontre qu’à l’origine, le lavoir était couvert. Le sol et les contours sont en briques.

La taille du lavoir traduit la situation démographique de Montcornet, bourg le plus peuplé du canton de Rozoy-sur-Serre.

Ce lavoir a été restauré en 2002 par le chantier d’insertion communal.  Cette réhabilitation entre dans le cadre d’un aménagement global du Tour de Ville de Montcornet.

 

MONTLOUÉ

Au XVIIIème siècle, grâce à une souscription volontaire des Montlouésiens, la commune construit un lavoir près de la source d’eau potable. Cette source forme le ruisseau de la Fontaine, un affluent du Hurtaut.

En 1853, le Conseil municipal vote une somme de cent Francs pour couvrir et fermer le lavoir et ainsi protéger les lavandières des intempéries. Des planches à laver ont été repositionnées autour du bassin.

 Ce dernier, à ciel ouvert, laisse pénétrer la lumière et permet de recueillir l’eau de pluie.

Le soubassement en briques est surmonté de quatre murs réalisé par un bauchage en aulne et comprenant deux ouvertures. Deux toits distincts en ardoises naturelles couvrent l’endroit où se tenaient les lavandières.

Le Parlement des femmes …

Au XIXème siècle, le lavoir était exclusivement réservé aux femmes. Il était mal vu pour un homme de s’en approcher. Malgré des conditions de travail très pénibles, les lavandières appréciaient ces moments de rassemblement et d’entraide. Leurs doléances prises en compte, elles ont pu obtenir toits et murs pour se protéger des intempéries.

 

MORGNY-EN-THIÉRACHE

Les quatre lavoirs restaurés permettent de découvrir le village de Morgny-en-Thiérache au gré d’une petite balade.

Le premier lavoir est construit en matériaux simples de pays. Fermé sur deux cotés par un bauchage en aulne et un soubassement en briques, le lavoir est couvert d’une toiture à deux pans en ardoises naturelles. Le bac surélevé en ciment permettait de laver en position debout.

 

 

Le deuxième lavoir, appelé lavoir « la Martine » est situé rue des Berrières à mi pente à votre gauche. Surplombé d’une toiture à deux pans en ardoises naturelles, le bac en ciment repose sur trois murets en briques.

 

La rue des lavoirs abrite un édifice fermé sur un côté par un bauchage. La toiture à quatre pans en ardoises repose sur d’imposants piliers de briques.

 

Le dernier lavoir, rue du château, est unique dans le canton. Construit entièrement en briques de pays, sa façade est constituée de quatre arcades. Fermé sur les trois autres côtés, ce lavoir est troué de deux fenêtres en demi lune qui laissent pénétrer la lumière. Quelques marches en pierre bleue permettent d’accéder au bassin couvert par un toit à quatre pans en ardoises.

PARFONDEVAL

Deux lavoirs demeurent à Parfondeval : l’un dans le centre du village, l’autre au lieu-dit « Le Cailleux  » (ou Cayeux).

Le lavoir situé dans la village fut construit en 1831. En 1854, alors que les ouvriers montaient les murs en briques, un acte de malveillance provoque l’inondation du trou initialement prévu pour la construction. C’est sans doute à cause de cet incident que les habitants l’ont appelé pendant longtemps « le bassin ».

Le second lavoir est situé à 2 km du centre de la commune, en empruntant un chemin empierré, peu carrossable, qui prend naissance au coin de la place du Culot. Celui-ci existait déjà à la fin du XVIIIème siècle. Il fut couvert dans les années 1820. Selon les registres municipaux, cette fontaine « est la meilleure, la plus fréquentée et la seule qui puisse l’être pour la lessive ».

Le bac, à l’origine creusé dans un tronc d’arbre, a été réhabilité en briques. De type halle, sa construction est très sobre : charpente en chêne reposant sur un muret érigé en briques. Les barres d’égouttage en fer sont intactes.

 

Deux autres fontaines existaient à Parfondeval : celle du hameau des Froidmonts a disparu, celle de Louvet est aujourd’hui en domaine privé.

RAILLIMONT       

 

   

RÉSIGNY

À l’époque où les femmes se rassemblaient pour la lessive, quatre chemins permettaient d’accéder au lavoir de la Planche à Serre par les jardins et les propriétés. La plupart des foyers avait un puits mais l’eau y étant de mauvaise qualité, les femmes préféraient alors aller à la source (notamment pour la cuisine), juste au dessus du lavoir.

Entièrement détruit dans les années 70, le lavoir a pu retrouver charpente et toiture après plusieurs mois de travaux réalisés par un chantier école intercommunal et des artisans locaux en 2002.

Ce lavoir discret est fait de briques, d’une charpente en chêne et d’une couverture en ardoises naturelles. Un bauchage en aulne couvre deux côtés. Le matériau d’origine du bassin, la pierre, a été remplacé par le ciment en 1950 puis par la brique en 2002.

Un second lavoir restauré dans les années 80 se situe au cœur du village, près de l’église. Adossé à un talus, il est fait de briques et d’un bauchage en aulne. Son pan de toiture couvre deux bassins indépendants, accessibles par un escalier.

 

ROUVROY-SUR-SERRE

Adossé à un talus, le premier lavoir est couvert par une toiture à quatre pans en ardoises. Les murs sont en briques, tout comme le pavage et les murets qui soutiennent les piliers en bois. Vous pouvez encore observer les barres d’égouttage en bois sur la façade ainsi que le bassin en pierre bleue. Côté ouest, un bauchage traditionnel en aulne protège des intempéries.

 

 

L’autre lavoir, à ciel ouvert, est le seul de ce type sur le canton. À l’origine, des murets en briques délimitaient trois bassins disposés en enfilade que l’on ne peut que deviner aujourd’hui.

La grande lessive…

Expression du XIXème siècle, les grandes lessives étaient aussi appelées

« buées ». Organisées au printemps et à l’automne, elles duraient trois jours. La première journée, le linge était trié, préparé dans les buanderies et placé dans une cuve en bois, appelée cuvier. Le deuxième jour, les femmes « coulaient la lessive ». À de nombreuses reprises, elles versaient l’eau bouillante sur le linge couvert d’une toile contenant des cendres de hêtre. Le troisième jour, elles rinçaient le linge au lavoir.

ROZOY-SUR-SERRE

 

 

SAINTE-GENEVIÈVE

Le lavoir du village est de type « abreuvoir ».

La partie en briques abrite un puits qui alimente le lavoir.

Le bac en ciment est à « hauteur de femmes », ce qui facilitait leur pénible labeur. La toiture à deux pans en ardoises repose sur un mur en briques d’une part et sur des piliers en bois d’autre part. Deux murets en briques soutiennent ces piliers. Le sol est en ciment.

Une niche abritait auparavant une statuette de Sainte-Geneviève.

VIGNEUX-HOCQUET

Le lavoir est ceint sur deux côtés par des murs en briques. Celui du fond comprend deux niches, l’autre est percé de six petits drains, aujourd’hui matérialisés par des arcs d’ogive. La toiture à deux pans en ardoises naturelles est soutenue par une imposante charpente en chêne. Le sol et le large bassin rectangulaire sont en briques, les margelles en pierre.

Un bauchage en aulne couvre la partie haute du pignon. Ce magnifique lavoir a été restauré par le chantier d’insertion intercommunal en 2001.

La fin des lavoirs…

Dans nos campagnes, les lessiveuses mécaniques et les machines à laver ont fait leur apparition dans les années 50. Ce progrès considérable pour les femmes permettait de ne plus couler la lessive (verser de l’eau chaude à plusieurs reprises sur le linge disposé dans un cuvier, recouvert d’une toile et de cendres), puis ensuite se rendre au lavoir pour rincer le linge.

Les femmes ont progressivement utilisé les essoreuses centrifuges mécaniques, les séchoirs à airs chauds…

Les passages au lavoir sont devenus de plus en plus rares, pour complètement disparaître.

 

VINCY-REUIL-ET-MAGNY

Ce village est constitué de trois hameaux : Vincy, Reuil et Magny.

Monsieur Louis Pétrot, conseiller municipal et notaire honoraire à l’époque, finança en 1913 la couverture du lavoir, la dérivation de la source afin de fournir l’eau potable en partie basse de Magny, ainsi que la pose d’une pompe en partie haute.

Entièrement restauré par le chantier d’insertion en 2002, le lavoir de Magny a retrouvé toute sa splendeur. La toiture à deux pans en ardoises naturelles et au faîtage en tuiles vernissées est soutenue par une charpente et des piliers en chêne.

Un bauchage en aulne couvre aujourd’hui les pignons. On trouve la brique sur les murets et sur le sol. Vous pouvez observer des planches à laver repositionnées autour du bassin en briques, qui, divisé en deux parties, permettait de garder une eau propre pour le rinçage près de la source.

 

À noter que les textes pour les lavoirs des Autels, Grandrieux, Raillimont et Rozoy-sur-Serre sont en cours d’élaboration.

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